Quelles ont été la réception, la circulation, les lectures et les réappropriations des textes d’Henri Bergson à l’intérieur du champ philosophique français? L’auteur écrit «après», après le succès relativement récent de l’oeuvre de Bergson, mais aussi «sur l’après», sur ce qui est arrivé à l’ensemble de la philosophie française après Bergson. Il prend en considération la période qui va des lendemains du traité de Versailles au début du XXIe siècle et introduit une approche «chorale» à l’histoire (...) de la philosophie : textes, concepts, auteurs et groupes sont évoqués pour l’importance qu’ils ont dans la construction des schémas d’analyses déployés, et non pas à cause de leur valeur supposée. Dans cette ample fresque sont ainsi mobilisées des ressources analytiques originales, tirées de l’épistémologie historique et pragmatique, de l’histoire intellectuelle, de la sociologie de la connaissance et des récentes études sur les aspects rituels de la philosophie. (shrink)

La Revue philosophique de la France et de l’Étranger célèbre à sa façon le centenaire de L’évolution créatrice avec ce fascicule consacré aux Lectures de Bergson. Il y a, à l’égard de Bergson, un devoir de mémoire. Lorsque Bergson préparait sa thèse tout en enseignant..

La crise écologique que nous traversons actuellement invite à reconsidérer la place de l’espèce humaine dans le monde vivant. Si la civilisation humaine repose de plus en plus sur un développement sans précédent de la technique, elle est confrontée aux impasses d’un interventionnisme technique incapable de résoudre les problèmes proprement biologiques et écologiques. À l’encontre d’une conception unilatérale de notre relation à l’égard des autres espèces, largement centrée sur la domination et l’exploitation, cette crise conduit à approfondir la notion d’ambivalence (...) anthropologique. si l’accès à un univers de sens et de valeur, rendu possible par la complexification de notre système nerveux et ainsi de notre psychisme, nous met à distance de la nature et du reste de la vie organique, nous sommes cependant le fruit d’une histoire naturelle qui nous dépasse et restons profondément dépendants des autres vivants. Notre ambition dans cet article est de creuser cette ambivalence à partir d’une interrogation sur l’histoire et, plus précisément, sur le rapport entre histoire humaine et histoire naturelle. ce point de vue historique, nous l’héritons des réflexions de Bergson et de Ruyer qui nous amènent à défendre, sans contradiction, les deux thèses suivantes. si, d’une part, l’inclusion de l’histoire humaine dans l’histoire évolutive doit nous conduire à prendre en compte notre profonde continuité et dépendance à l’égard du vivant, notamment dans les solutions que nous pouvons apporter à la crise actuelle, elle doit d’autre part nous inviter à envisager la spécificité humaine d’un retour collectif et critique sur nos pratiques dans la biosphère, retour qui pourrait changer le cours de l’histoire que nous construisons en commun avec le reste du monde vivant. cela nous conduira à révéler et critiquer les présupposés théoriques et pratiques des solutions généralement envisagées pour faire face à l’urgence de la crise écologique et à souligner, en contrepartie, l’utilité des collaborations interspécifiques pour relancer des dynamiques évolutives que notre technique peut accompagner mais jamais remplacer. (shrink)

Nous présentons ici une introduction à la lecture des Deux sources de la morale et de la religion d'Henri Bergson, publié en 1932. Cet ouvrage est le moins fréquenté des livres de Bergson : on le ramène à quelques formules sur l'opposition du " clos " et de " l'ouvert ", et à un mysticisme un peu fumeux. Pourtant, Bergson a mis vingt-cinq ans à se documenter pour écrire ce livre qui constitue une synthèse philosophique des travaux (...) de la sociologie, de l'anthropologie et de la psychologie des religions de son temps. Surtout, on voit s'y articuler les trois dimensions qui travaillent toute la pensée métaphysique de Bergson : le vital, le mental et le social ; et on comprend mieux que l'affirmation du point de vue de la conscience individuelle ne nie en aucune façon son inscription dans la vie biologique et dans une société politique. L'existence de grands individus y est mise au service de l'action de toute l'humanité et de la vie elle-même. F. Keck propose une présentation générale de l'ouvrage à travers son contexte intellectuel et sa méthode dualiste. A. Bouaniche commente cinq textes extraits des Deux sources ou d'ouvrages qui l'éclairent. F. Worms présente une interprétation de ce livre à la lumière du rapport entre la vie et la morale chez Bergson et dans la philosophie contemporaine. (shrink)

Si la vie est une évolution, alors elle doit expliquer jusqu'à la connaissance, l'intelligence, la science et la technique de l'homme, l'homo faber ; si il y a en elle de la création, alors ce n'est pas un postulat extérieur, mais dans son histoire et dans notre vie même qu'on doit l'expérimenter. dans L'évolution créatrice, Bergson pousse ainsi la théorie de l'évolution et l'expérience de la " durée " jusqu'au bout, sans admettre ni une création transcendante ni une vie (...) sans émergence ou nouveauté. Les conséquences traversent toute la science, la théorie de la connaissance, et la philosophie, de 1907 à aujourd'hui. La première édition critique des œuvres de Bergson, dans laquelle s'inscrit le présent volume, répond à un double principe : offrir d'abord le texte intégral du livre tel que l'a publié Bergson, dans sa pagination de référence inchangée ; le compléter ensuite par un dossier comportant des notes historiques et philosophiques ainsi que les variantes éventuelles du texte, une table analytique de l'ouvrage, une série originale d'index, une anthologie des " lectures " majeures et une bibliographie commentée. (shrink)

Le discours " La philosophie de Claude Bernard " a été prononcé par Henri Bergson le 30 décembre 1913 à la cérémonie du Centenaire de Claude Bernard (1813-1878), au Collège de France. Les trois sections du discours reprennent les trois parties de l'Introduction à l'étude de la médecine expérimentale (1865). Bergson s'emploie à dégager la " conception de la vérité ", et par conséquent la " philosophie " de Claude Bernard : il voit dans l'œuvre physiologique et médicale (...) du savant confirmation de la théorie de la vie élaborée dans L'évolution Créatrice (1907). Le présent fascicule est augmenté d'un certain nombre de textes dans la partie " Lectures ", et en particulier d'une Postface d'Alain Prochiantz, professeur, comme Claude Bernard et comme Bergson, au Collège de France (chaire Processus morphogénétiques). Présentation et édition critique d'Arnaud François (de l'équipe des éditeurs de Bergson en " Quadrige "). (shrink)

At first glance, Nietzsche and Bergson appear wholly opposed. Where the former pulls back the veil of all so-called reality to reveal the fictional constructions our bodily needs cast as what is re...

Michel Henry n'est pas encore très connu au Canada. Il est probable que, même en France, son œuvre ne soit pas encore appréciée à sa juste valeur. Pourtant des penseurs comme Jean Hyppolite, Paul Ricoeur et Stanislas Breton en recommandent la lecture. Dans son récent Panorama de la philosophie française contemporaine, Jean Lacroix lui consacre un chapitre. Il en écrit notamment ceci: « On a pu dire, après les ouvrages de Michel Henry sur l'essence de la manifestation et sur le (...) corps, qu'un nouveau Bergson nous était né Un Bergson qui aurait lu Heidegger et se mouvrait dans l'atmosphère de sa pensée, tout en la critiquant et la dépassant. Il propose en tout cas une philosophic personnelle et originale, d'une haute spiritualité et d'une grande technicité … Son œuvre, animée par une sorte de foi philosophique et mystique, pourrait bien constituer l'un des grands traités de la vie intérieure de ce temps ». (shrink)

Hervé Barreau | : Dans la Leçon inaugurale au Collège de France et dans un article de 1942 que Lavelle écrivit sur la pensée religieuse d’Henri Bergson, nous trouvons des témoignages frappants sur l’héritage spirituel que Lavelle reçut de Bergson : d’abord, un encouragement à rompre avec le positivisme et le kantisme ; ensuite, une doctrine du réalisme spirituel que Lavelle interpréta comme une théorie de la participation ; et enfin, une valorisation du passé où Lavelle vit « (...) l’avenir de l’avenir » et le lieu jamais immuable de la constitution de la personne. | : In his Inaugural Lecture at the Collège de France and in an article on Henri Bergson’s religious thought (1942), published shortly after Bergson’s death, one finds striking testimonies of the spiritual inheritance Lavelle received from Bergson : first an encouragement to break with positivism and Kantianism ; second, a doctrine of spiritual realism which Lavelle interpreted as a theory of participation ; and finally, an enhancement of the past wherein Lavelle saw “the future of the future” and the never immutable place for the constitution of the person. (shrink)

James a maintes fois célébré les rencontres philosophiques et l’on sait les efforts de James et de Bergson pour se voir, lors des passages de James en Europe. Proximité physique ne signifie évidemment pas convergence ni capillarité philosophiques, comme l’apprend à ses dépens Agathon dans le Banquet de Platon. Or, le rapprochement, mais aussi les confusions, entre la philosophie de Bergson et celle de James, voire entre « bergsonisme » et « pragmatisme », restent un passage obligé de (...) l’étude des deux hommes. Si cette confusion — peut-être ces familles de confusions — sont caractéristiques du début du XXe siècle , il serait sans doute illusoire de croire que nous en sommes sortis aujourd’hui. C’est en France une expérience encore très répandue chez le jamesien que devoir se justifier par rapport au « bergsonisme », et c’en est une autre pour le « bergsonien » que de devoir dire qu’il n’est pas forcément « pragmatiste ». Ces glissements ont déjà été maintes fois analysés et je tiendrai ici pour acquis que Horace Kallen , Floris Delattre , Ralph Barton Perry et Millic Capek , qui ont procédé à la revue de détail, nous ont donné suffisamment d’éléments pour qu’il ne soit pas nécessaire de reprendre le dossier dans son ensemble. Le propos sera plutôt de décomposer un travers de lecture que l’on inflige généralement aux deux auteurs à partir d’un terrain plus limité : le thème du « courant », ou flux (stream), de conscience, thème prétendument commun aux deux hommes. Je vais pour cela tenter d’identifier, dans la première section, deux grandes manières d’aborder le rapport entre les deux hommes qui ont conduit à méconnaître leur apport propre. L’une interdit tout simplement de les lire comme philosophes, même si elle est couramment pratiquée, ce que j’illustrerai à la lumière de deux exemples. L’autre type de lecture engage, lui, un contresens sur la thèse même de James, et c’est ici que la face critique de ce chapitre se retourne en argument positif. Le cœur de ce contresens est de croire que James aurait introduit le thème du courant de pensée ou de conscience, et que ce serait là son originalité. Or, comme il est normal chez un auteur pragmatiste après tout, l’originalité réside dans l’usage qui est fait de ce thème. En examinant dans la deuxième section les rouages de ce contresens, dont il n’est pas certain que tous les lecteurs de Bergson l’aient totalement évité alors même qu’ils pensaient le déposer, on tentera donc de préciser tout d’abord en quoi le thème lui-même n’est pas spécifiquement jamesien, ensuite en quoi le propos de James n’est pas tant de décrire ce flux pour lui-même que de nous expliquer ce qui nous guette si nous le négligeons systématiquement, enfin quelles sont les fonctions remplies par les passages sur le courant de conscience dans l’argument de James. (shrink)

En se basant sur le cours consacré à Fichte par Bergson en 1898, l’auteur commente l’image médiatrice par laquelle en 1907, dans L’évolution créatrice, le philosophe français exprime l’intuition philosophique du fichtéanisme. Il en ressort que Bergson décèle dans la philosophie de Fichte la présence de deux philosophies : une philosophie originale, idéaliste et subjectiviste, et une philosophie opposée, d’essence mystique, moins originale parce que commune à l’ensemble de la pensée « alexandrine ». Ces deux philosophies définissent pour (...) Bergson deux aspects d’une même pensée prise soit à l’état de contraction soit à l’état de détente ; et l’auteur suggère de voir dans cette distinction entre un alexandrinisme « contracté » et un alexandrinisme « en détente » un principe de l’interprétation bergsonienne de l’histoire dé la philosophie.On the basis of the lecture that Bergson gave in 1898 on Fichte, the author comments the mediating image by which in 1907, in L’évolution créatrice, the French philosopher expresses the philosophical intuition of the Fichteanism. From this study emerges the fact that Bergson discerned two philosophies in the Fichtean philosophy : an original philosophy, idealist and subjectivist, and an opposite philosophy, mystic, but less original for the reason that it is common to the whole Alexandrian thinking. According to Bergson, these two philosophies characterize two faces of an identical thinking, considered whether in a contracted state or in a relaxed one ; in this distinction between a « contracted » Alexandrinism and a « relaxed » Alexandrinism the author suggests seeing a principle that Bergson employed for interpreting the history of philosophy. (shrink)

The first thing that struck me in your lecture is that according to the description you gave, the development of Chinese philosophy in the last decades has been determined by social and political developments. This is true for the three hot topics you have distinguished. The reflection on practice found its starting point in a statement of Deng Xiaoping that forced Chinese Marxist philosophers to answer the question of how this statement might be incorporated in Marxism, and thus to reflect (...) on the role and status of practice in Marxist philosophy. The same seems to be true for the debate on humanism, and for the later development towards the study of man. As you have presented it, the debate on humanism was prompted by a reflection on the tragedies of the Cultural Revolution and led, basically, to an interrogation of the link between humanism and Marxism; whereas the reasons for the booming of the Study of Man were the need for reforms, needs caused by recent social developments, and the needs of human development. Research in the study of man is, as you say, the conscious reaction to the historical trends of recent years. (shrink)

Using the work of philosopher Henri Bergson to examine the nature of movement and memory, this article contributes to recent research on the role of the body in learning mathematics. Our aim in this paper is to introduce the ideas of Bergson and to show how these ideas shed light on mathematics classroom activity. Bergson’s monist philosophy provides a framework for understanding the materiality of both bodies and mathematical concepts. We discuss two case studies of classrooms to (...) show how the mathematical concepts of number and function are themselves mobile and full of potentiality, open to deformation and the remapping of the possible. Bergson helps us look differently at mathematical activity in the classroom, not as a closed set of distinct interacting bodies groping after abstract concepts, but as a dynamic relational assemblage. (shrink)

La lecture de l’Essai sur les données immédiates de la conscience proposée ici révèle la dette de Bergson envers Boutroux quant à la question de la spécificité de l’approche psychologique et de son irréductibilité aux schémas d’explication utilisés dans les sciences de la nature. Cette filiation est replacée dans le contexte d’autonomisation des sciences de l’esprit des années 1870 et 1880. Bergson s’appuie sur la relativisation de la loi de conservation de l’énergie pour contester l’équivalence des causes et (...) des effets psychiques. Il démolit ainsi les conceptions classiques de la liberté, mais il amorce en contrepartie une nouvelle vision de l’individu qui est, comme chez Dilthey, ouverte au sens. (shrink)

"It's the animal in us," we often hear when we've been bad. But why not when we're good? Primates and Philosophers tackles this question by exploring the biological foundations of one of humanity's most valued traits: morality. In this provocative book, primatologist Frans de Waal argues that modern-day evolutionary biology takes far too dim a view of the natural world, emphasizing our "selfish" genes. Science has thus exacerbated our reciprocal habits of blaming nature when we act badly and labeling the (...) good things we do as "humane." Seeking the origin of human morality not in evolution but in human culture, science insists that we are moral by choice, not by nature. Citing remarkable evidence based on his extensive research of primate behavior, de Waal attacks "Veneer Theory," which posits morality as a thin overlay on an otherwise nasty nature. He explains how we evolved from a long line of animals that care for the weak and build cooperation with reciprocal transactions. Drawing on both Darwin and recent scientific advances, de Waal demonstrates a strong continuity between human and animal behavior. In the process, he also probes issues such as anthropomorphism and human responsibilities toward animals. Based on the Tanner Lectures de Waal delivered at Princeton University's Center for Human Values in 2004, Primates and Philosophers includes responses by the philosophers Peter Singer, Christine M. Korsgaard, and Philip Kitcher and the science writer Robert Wright. They press de Waal to clarify the differences between humans and other animals, yielding a lively debate that will fascinate all those who wonder about the origins and reach of human goodness. (shrink)

L? Esquisse d?une théorie des émotions reste un des textes les plus déroutants de Sartre, et un des plus maladroits. Le fait d?apprécier les fulgurances de ce petit livre ne doit pas empêcher de reconnaître l?impression qu?il provoque à chaque nouvelle lecture, celle d?une belle tentative manquée. C?est en tout cas ce qui se révèle lorsque l?on tente de cerner une des apories du texte, comme nous le ferons ici. Le propos qui va suivre, axé sur une difficulté majeure de (...) l? Esquisse , et qui abandonnera Sartre au moment où il y apporte de nouvelles réponses, sera résolument unilatéral ? non dans le but de dis­créditer Sartre, mais, simplement, de bien faire ressortir l?importance de l?en­jeu. Nous n?aurions pas risqué une telle approche si Sartre lui-même n?avait été un des plus sincères critiques de l? Esquisse , et ce, dans une lettre au Castor datée du 3 mars 1940. Sartre, à ce moment, vient de recevoir deux exemplaires de son livre, ses premiers exemplaires d?auteur : en toute logique, il devrait relire son travail avec le plaisir quelque peu narcissique de tout auteur redécouvrant un écrit récent, de surcroît tout juste paru. Or, écrit-il à Simone de Beauvoir, il a relu la Théorie des émotions « avec un peu de déception. La théorie est montrée mais non point démontrée. La préface est ce qu?il y a de mieux » 1 . De fait, ce que Sartre appelle la préface, et qui est en réalité. (shrink)

Le débat exégétique autour du problème de Rm 7,7-25 peut aujourd’hui sembler stérile, tant ont été nombreuses et disputées les propositions pour identifier le sujet énonciateur qui se cache derrière le pronom egô. Stimulé par une étude récente , nous estimons toutefois qu’une approche narrative permet d’ouvrir l’interprétation vers d’autres perspectives. Fondant notre lecture sur une analyse de structure préalable, nous repérons les indices narratifs que contient cette péricope, notamment en ce qui concerne les niveaux d’énonciation, la temporalisation, la caractérisation (...) de l’egô, ainsi que son parcours cognitif. Ceci nous permet en particulier de faire ressortir le caractère aporétique de l’identification de l’egô et de renvoyer la problématique de Rm 7,7-25 au niveau de l’acte même de la lecture. (shrink)

Ces recours à Fichte se placent sous le signe de l'approfondissement métaphysique de la liberté, à l'écart des modes philosophiques superficielles, et dans la confiance en la force de la réflexion rationnelle. Bergson et Nabert sont l'un et l'autre soucieux d'analyser l'expérience par la raison, sans recourir à rien qui lui soit extérieure. La lecture, l'interprétation et la critique de Fichte qu'ils proposent sont en cela représentatives de l'influence réflexive et non dogmatique du grand philosophe allemand dans la pensée (...) française. (shrink)

Vingt ans après le premier numéro de Philosophie Antique, consacré aux « Figures de Socrate », le panorama des études socratiques semble avoir été profondément modifié par certaines nouveautés en matière de contenu et de méthode, issues d’une meilleure compréhension du phénomène des logoi sokratikoi et de son importance dans l’histoire culturelle et politique athénienne des ve et ive siècles.L’usage de la méthode intertextuelle a non seulement contribué à briser le monopole platonicien dans la transmission du patrimoine socratique, mais également (...) à dépasser une lecture doctrinale des textes platoniciens, au profit d’une lecture plus attentive à la forme dialogique de l’écriture et à la logique interne de la représentation proposée par l’auteur : une mise en scène du débat éthique et politique du passé récent d’Athènes, dans lequel Socrate joue le rôle de conscience critique de la cité alors que Platon est tout simplement absent. Compte tenu de l’importance de cette reconstruction de la mémoire commune, dans le cadre des conflits d’idées et de références politiques qui impliquent certainement les socratiques, cet essai se propose de relire des aspects particuliers de la représentation platonicienne de Socrate : 1) la solitude du philosophe, obtenue aussi en minimisant et en discréditant la présence des socratiques autour de lui ; 2) l’« atopie » de Socrate, en tant que pratique du paradoxe incluant le renversement des canons traditionnels du savoir et du pouvoir ; 3) la vertu comme enjeu d’un défi dont dépend le choix des meilleurs hommes d’Athènes pour le gouvernement politique ; un défi dans lequel le Socrate platonicien prend une position très différente de celle d’Antisthène et de Xénophon, qui soulignent en revanche l’importance morale des vertus les plus dures (enkrateia, karteria), en évoquant un monde de valeurs semblable au modèle lacédémonien. Le but de cette recherche est de montrer que Platon expose une perspective politique divergente (par rapport à la cité démocratique et par rapport aux autres socratiques) à travers les choix pratiqués par son Socrate en matière de vertu. Ce sont des choix qui développent de manière cohérente le paradoxe de l’« atopie » de Socrate, nous permettant de tracer les lignes d’un dessin unitaire à travers différents contextes, y compris entre des dialogues traditionnellement considérés comme distants les uns des autres : entre le Protagoras et la République, ou entre le Criton, le Gorgias et le Politique. Le renversement des canons traditionnels trouve également son expression esthétique dans le masque de Socrate en Silène. (shrink)

The article focuses on two lecture courses - The Idea of time and The History of the Idea of Time - delivered by the French philosopher Henri Bergson at Collge de France in 1901-1903. While these courses cannot replace Bergsons published works for understanding his philosophy, they can shed new light on Bergsons popularity. Due to the requirements of the genre, Bergson presents his views in a most succinct and convincing manner and showcases his most original ideas. In (...) these lectures Bergson reinterprets traditional philosophical categories such as the absolute and the relative, the infinite and the finite, and explores two major modes of cognition - conceptual and intuitive knowledge. Major thrust of Bergsons arguments is targeted at conceptual cognition because it is incapable of grasping the duration. Conceptual cognition relies on signs to operate representations of reality. Bergson demonstrates that signs, including concepts, are general, fixating and they appeal to action. Conceptual cognition, therefore, is based on fragmenting continuous processes in reality. However, when discussing intuitive cognition Bergson provides but an outline by referring to intellectual sympathy, plunging into the thing in itself. Despite this apophatic description of the alternative - intuitive - mode of cognition Bergson insists on fundamental transformation of philosophy. We conclude that already in the early 1900s Bergson has in mind an entire project of reconstituting metaphysics and reorienting it towards the problem of time, what might be described as temporal turn in philosophy of the twentieth century. (shrink)

Ces recours à Fichte se placent sous le signe de l'approfondissement métaphysique de la liberté, à l'écart des modes philosophiques superficielles, et dans la confiance en la force de la réflexion rationnelle. Bergson et Nabert sont l'un et l'autre soucieux d'analyser l'expérience par la raison, sans recourir à rien qui lui soit extérieure. La lecture, l'interprétation et la critique de Fichte qu'ils proposent sont en cela représentatives de l'influence réflexive et non dogmatique du grand philosophe allemand dans la pensée (...) française. (shrink)

Some wag reported the following story: Scholars have recently established that the Iliad and the Odyssey were not, after all, written by Homer. They were actually written by another author, of the same name.The majority of current theories of naming and reference, including ones as divergent in other respects as those of Russell and Searle, would rule this story impossible. They would do so on roughly these grounds: the sense and reference of the name ‘Homer’ is determined, given the absence (...) of other reliable testimony, by the sole description: ‘Author of the Iliad and the Odyssey’. ‘Homer is the author of the Iliad and the Odyssey’ is therefore known a priori, hence necessarily true. There could not be another author of that name and claim to fame.In lectures delivered at Princeton in the Winter of 1970, Saul Kripke offered a lucid alternative to such theories. (shrink)

Cette présentation au volume Lectures de Martial Gueroult a pour objet de redonner le cadre général dans lequel Gueroult a défendu sa méthode en histoire de la philosophie. Plus que l’opposition entre genèse et système, ce sont plutôt les manières différentes de comprendre ce qu’est un héritage philosophique qui ont structuré le débat. Gueroult a cherché à restituer ce que les œuvres lèguent d’elles-mêmes en héritage, par une lecture interne ou verticale, qui ne les juge ni par leur inscription (...) horizontale dans une série d’œuvres antécédentes, ni par les héritages revendiqués par la postérité. En considérant qu’un texte philosophique n’est pas le témoin d’une intuition mais le porteur d’une méthode propre, ce n’est pas seulement à Ferdinand Alquié qu’il s’est opposé, mais à toute une tradition française dont il identifie la pointe chez Henri Bergson. (shrink)

Cent ans après sa parution, il est possible de lire le livre de Bergson sur la relativité de façon moins polémique qu’à l’époque. La maturation et la stabilisation de la théorie d’Einstein, devenue une composante banale de l’arsenal des physiciens, permettent une évaluation précise des méprises commises par Bergson dans son exégèse, en même temps qu’elles amènent à reconnaître leur intérêt épistémologique. Nous entendons ici réfléchir sur cette lecture bergsonienne de la Rélativité einsteinienne.

O Problema da Personalidade é o nome dado a uma série de conferências proferidas por Bergson no quadro das Gifford Lectures em 1914. Dessas conferências, conhecemos apenas os resumos, que foram publicados em inglês na coletânea de textos Mélanges, seguidos na mesma obra de uma tradução para o francês de Martine Robinet. Mais recentemente, essa tradução para o francês foi revista e acrescentada de um extenso aparato crítico, por ocasião da publicação dos Écrits philosophiques, último volume da edição (...) crítica da obra de Bergson, publicada pelas Presses Universitaires de France. A presente tradução de O problema da personalidade toma como base o texto original em inglês, publicado nos Mélanges, enriquecendo-o com a tradução das notas de Élie During publicadas no mencionado aparato crítico dos Écrits philosophiques. (shrink)

S?il va de soi que le projet de dégager différentes figures du concept de passivité dans la tradition phénoménologique se doit de rencontrer, à un moment ou à un autre, la pensée de M. Henry, il est beaucoup moins certain que la genèse de ce concept dans la philosophie henryenne puisse être retracée au fil directeur de son rapport explicite à une telle tradition. Notre conviction ? et ainsi notre hypothèse de lecture ? est en effet que c?est bien plutôt (...) en se confrontant à un tout autre courant de pensée, avec laquelle la phénoménologie n?entretient apparemment que peu de rapports ? bien plus, si l?on s?en tient à la phénoménologie française et à sa réception « agres­sive » de Bergson, avec laquelle elle a explicitement tenu à n?entretenir que peu de rapports ? et qui n?est autre que celui du « spiritualisme français ». Comme l?on sait, si l?on excepte son mémoire de fin d?étude sur Spinoza, c?est en effet avec un livre sur Maine de Biran que M. Henry inaugure sa carrière philosophique. On sait également que ce livre ? Philo­sophie et phénoménologie du corps. Essai sur l?ontologie biranienne ? qui servit à Henry de thèse complémentaire, fut, bien que publié après , rédigé avant L?essence de la manifestation ? et bien avant , puisque sa rédaction s?achève en 1949, plus de dix ans par conséquent avant sa soutenance. Sans doute le parcours ultérieur de M. Henry semble-t-il. (shrink)

MATTER AND LIGHT The New Physics By LOUIS DE BROGLIE. Originally published in 1937. TRANSLATORS NOTE: THE Author has in certain places modified the original French text for the English translation, for the sake of greater cohesion, and has also revised some passages, in order to bring them into accord with the results of later research. Occasional Translators Notes are shown in square brackets. The chapter on The Undulatory Aspects of the Electron has the special historical interest of having been (...) delivered as a Lecture on the occasion of the Authors receipt of the Nobel Award, while that on Wave Mechanics and its Interpretations was given as an Address at the Glasgow meeting of the British Association in 1928. I am indebted to Dr. J. E. Turner, of the University of Liver pool, for assistance with the translation and the proofs, and to Dr. C. Strachan, of the same University, I am indebted for valuable assistance in dealing with the equations and the more technical passages, as well as for reading the proofs. W. H. J. PREFACE: THE amiable insistence of my friend Andr George has induced me to collect in the present Volume a number of Studies on con temporary Physics written from both the general and the more metaphysical point of view. Each of these Studies forms an inde pendent whole, and can be read by itself. A slight degree of repeti tion which the reader is asked to overlook has been the inevi table result for on more than one occasion I have been compelled to duplicate a summary of the great fundamental stages of con temporary Physics, such as the classification of simple substances, the investigation of the photo-electric effect and the origin of the Theory of Light Quanta and of Wave Mechanics the subjects are somewhat technical, and I cannot well assume that they are common knowledge. But though the same subject is outlined in several of these Studies, I have tried to take up a different point of view in each, and have endeavoured to throw light on different aspects of the essential problems of Quantum Physics in order to facilitate a grasp of their importance. On comparing the different chapters the reader will observe that, while overlapping, they also complement one another and he will feel the fascination and greatness inherent in the vast structure of modern Physics. And while admiring the vast number and the extreme delicacy of experimental facts which laboratory physicists have succeeded in revealing, and the strange and brilliant concepts devised by theorists to explain them, he will appreciate to what a degree the methods and ideas of physicists have grown in subtlety during recent years, and how great has been the progress from the somewhat ingenuous Realism and the over-simplified Mechanics of earlier thinkers. The more deeply we descend into the minutest structures of Matter, the more clearly we see that the concepts evolved by the mind in the course of everyday experience especially those of Time and Space must fail us in an endeavour to describe the new worlds which we are entering. One feels tempted to say that the outlines of our concepts must undergo a progressive blurring, in order that they may retain some semblance of relevance to the realities of the subatomic scales. Time and Space, in other words, are too loose a dress for the elementary entities individuality becomes attenuated in the mysterious pro cesses of interaction, and even Determinism, the darling of an older generation of physicists, is forced to yield... (shrink)

Sous le thème de la « méthode », l’auteur se propose de formuler une éthique de la lecture à partir de Gilles Deleuze. L’analyse est fondée sur un dédoublement de la lecture : d’abord la lecture qu’a fait De-leuze de David Hume tel qu’exprimé dans Empirisme et subjectivité (1953) et celle de Henri Bergson dans Le bergsonisme (1966), ensuite par la lecture que l’auteur fait de ces deux livres de Deleuze. Par l’entremise de l’empirisme (Hume) et de l’intuition ( (...) class='Hi'>Bergson), l’auteur conclut que la lecture que Deleuze a faite est performative en ce sens qu’elle fait ce qu’elle énonce. Une éthique de la lecture correspondante se voudra donc, de même, performative : elle dépassera le donné à tra-vers le délire, s’ouvrira à l’inhumain et au surhumain à travers le vir-tuel. (shrink)

Sous le thème de la « méthode », l’auteur se propose de formuler une éthique de la lecture à partir de Gilles Deleuze. L’analyse est fondée sur un dédoublement de la lecture : d’abord la lecture qu’a fait De-leuze de David Hume tel qu’exprimé dans Empirisme et subjectivité (1953) et celle de Henri Bergson dans Le bergsonisme (1966), ensuite par la lecture que l’auteur fait de ces deux livres de Deleuze. Par l’entremise de l’empirisme (Hume) et de l’intuition ( (...) class='Hi'>Bergson), l’auteur conclut que la lecture que Deleuze a faite est performative en ce sens qu’elle fait ce qu’elle énonce. Une éthique de la lecture correspondante se voudra donc, de même, performative : elle dépassera le donné à tra-vers le délire, s’ouvrira à l’inhumain et au surhumain à travers le vir-tuel. (shrink)

L'article s'attaque aux racines mêmes du « mystère platonicien » en partant du constat de son caractère proprement « inexplicable »: qu'un auteur, dont on possède l'ensemble de l'œuvre écrite autorise des lectures, non seulement diverses, ce qui est légitime, mais également contradictoires, n'a aucun sens. L'article indique brièvement les éléments qui expliquent cette situation paradoxale et met en valeur les contributions de l'École de Tübingen (Krämer, Gaiser), qui insistent sur les « auto-témoignages » de Platon et sur la (...) tradition indirecte en vue d'une compréhension tout à fait nouvelle de Platon. L'auteur tente ensuite de dissiper quelques-unes des équivoques les plus graves qui grèvent le débat qu'elles ont suscité. L'article expose les analyses de Reale, qui éclairent d'un jour nouveau la valeur paradigmatique de cette nouvelle position, et l'apport de Szlezák, qui produit l'analyse des techniques d'écriture employées par Platon. Les commentaires de Movia et de Migliori prouvent finalement la puissance herméneutique du « nouveau paradigme » et apportent une série d'approfondissements explicatifs, surtout au sujet de la dialectique. The article tackles the roots of the « Plato mystery », beginning with its « inexplicable » existence. It is a nonsensical that an author, whose written corpus we possess, is not only open to different valid interpretations, but even to contradictory ones. After pointing out the elements behind this paradoxical situation, the contributions of the Tübingen school (Krämer, Gaiser) that enhance Plato's own testimony and the indirect tradition in respect of a renewed Platonic comprehension, are underlined. The author then attempts to eliminate some of the major misunderstandings which blocked the previous debate. The article exposes Reale's analysis, who clarifies the paradigmatic value of the new proposal, and the Szlezák's contribution, who threats the analysis of the writing techniques of Plato. Finally Movia's and Migliori's commentaries verify the hermeneutical capabilities of the « new paradigma » and bring a set of thorough examination of the dialectic mainly. (shrink)

_ Source: _Volume 38, Issue 1, pp 229 - 233 This note announces a recent find in a private Swiss archive: Christian Wolff’s complete lecture course on Grotius’s _De iure belli ac pacis_ that he gave at the University of Marburg between June 1739 and May 1740.

A fair number of recent monographs and essay collections on Descartes cover the same old ground, rehashing well-worn problems and taking us for another tour in Cartesian circles. Much to be preferred are those studies that go beyond the familiar and truly advance our understanding of Cartesian metaphysics, epistemology, science, ethics, and philosophical theology, especially with new insights into their complex relationships. The best anthologies will also contain original essays by both well-established scholars and new colleagues, thus providing a nice (...) snapshot of the state of the art at the time of publication. There is much to be learned about the development of the field by comparing.. (shrink)

Henri Bergson's philosophy is centered on forming a concept of lived time or durée, which he saw as a process of continuous variation and flux. He believed that the study of time should be the foundation of philosophy. By studying time, we find an integration of concrete, infinite, qualitative multiplicity within consciousness that we should use to understand the essence of reality. I show that his insights into the reality of duration come directly from a metaphysical or phenomenological interpretation (...) of integral and differential calculus. Drawing on the recently published lectures from 1902–1905, I show how An Introduction to Metaphysics schematizes the methodology of Matter and Memory and Time and Free Will by means of this mathematical analogy. To Bergson, the concepts of calculus are not mere metaphors; they unleash certain metaphysical implications that problematize the mind's relation to movement, life, consciousness, time, and consequently, reality itself. (shrink)

Bergson interprets Plotinian mysticism in the light of his distinction between two different kinds of mysticism: one which translates union with God into action, the other which translates it into contemplation. Plotinus embodies the highest expression of the latter, intellectual mysticism. This thesis runs through Bergson’s oeuvre from his early works to Les Deux Sources de la morale et de la religion. The present study traces its origins back to a reading of Ennead VI 9 on the basis (...) of notes in the philosopher’s own hand, in all likelihood pertaining to the lecture course he delivered at the Collège de Fance in 1901-1902. These notes, here published for the first time, show that a careful engagement with the Plotinian text led Bergson to stress the continuity between two forms of ecstasy, regarded as stages in the soul’s return to its source: in the first stage, the soul reverts to the intelligible and identifies with it (intellectual ecstasy); in the second, the intellect, united with itself, attains ultimate unity (supra-intellectual ecstasy). In both cases, the soul does not identify with God’s creative will and hence the ecstasy it experiences is still a theoretical, or intellectual, one. (shrink)

Bergson scholars such as Leonard Lawlor, Alexander Lefebvre, Philip Soulez, and Frederic Worms have recently argued that Bergson “places the phenomenon of war at the center of his analysis” in Two Sources of Morality and Religion. We want to contribute to this line of interpretation. We claim that Bergson’s account of the causes of, and solution to, the problem of war can be effectively understood in light of a central tenet of classical political philosophy, namely, the City (...) of God, both the concept and Augustine’s great text, de Civitate dei contra paganos. We highlight the shared view of the root of war in Augustine and Bergson, namely the lust for domination, libido dominandi. Our contribution provides a useful heuristic for understanding Bergson’s account of war, not a claim of Augustine’s influence on Bergson. (shrink)

Deux livres récents d’introduction à la pensée de Jeremy Bentham, ceux de Michael Quinn et de Jean-Pierre Cléro, font apparaître des pistes nouvelles (autour de la théorie du gouvernement pour le premier, du langage et des fictions pour le second) pour découvrir l’actualité de cette pensée.

"I define the Neutral as that which outplays the paradigm, or rather I call Neutral everything that baffles paradigm." With these words, Roland Barthes describes a concept that profoundly shaped his work and was the subject of a landmark series of lectures delivered in 1978 at the Collège de France, just two years before his death. Not published in France until 2002, and appearing in English for the first time, these creative and engaging lectures deepen our understanding of (...) Roland Barthes's intellectual itinerary and reveal his distinctive style as thinker and teacher. The Neutral (_le neutre_), as Barthes describes it, escapes or undoes the paradigmatic binary oppositions that structure and produce meaning in Western thought and discourse. These binaries are found in all aspects of human society ranging from language to sexuality to politics. For Barthes, the attempt to deconstruct or escape from these binaries has profound ethical, philosophical, and linguistic implications. _The Neutral_ is comprised of the prewritten texts from which Barthes lectured and centers around 23 "figures," also referred to as "traits" or "twinklings," that are possible embodiments of the Neutral (sleep, silence, tact, etc.) or of the anti-Neutral (anger, arrogance, conflict, etc.). His lectures draw on a diverse set of authors and intellectual traditions, including Lao-tzu, Tolstoy, German mysticism, classical philosophy, Rousseau, Baudelaire, Walter Benjamin, and John Cage. Barthes's idiosyncratic approach to his subjects gives the lectures a playful, personal, and even joyous quality that enhances his rich insights. In addition to his reflections on a variety of literary and scholarly works, Barthes's personal convictions and the events of his life shaped the course and content of the lectures. Most prominently, as Barthes admits, the recent death of his mother and the idea of mourning shape several of his lectures. (shrink)

Dans la presse des trois pays analysés, une approche commune de l'événement émerge, reposant sur des valeurs, des croyances et des symboles communs qui ont certes existé auparavant, mais qui ont émergé sur la place publique à l'occasion de cet événement. Il s'agit principalement de la solidarité humaine, de ce qu'on peut qualifier « d'esprit humanitaire», porté avant tout par les jeunes regroupés au sein de ce qu'on appelle de plus en plus souvent la « génération JP2 ». En revanche, (...) les différences sautent aux yeux quand on analyse la réappropriation culturelle de l'événement dans les trois pays analysés. Chaque peuple fait appel à son histoire ancienne ou récente et à la sensibilité politique qui lui est propre. La mobilisation d'archétypes, de symboles nationaux ou religieux qui en résulte est particulière à chacune des cultures. Mais ce qui semble commun dans le traitement médiatique de la mort de Jean-Paul II c'est l'émergence d'une certaine sensibilité cosmopolite parmi la jeune « génération JP2 ». C'est sans doute le phénomène le plus frappant de cet événement international qu'est la mort du pape.In the press three countries analyzed, a common event emerges, based on values, beliefs and common symbols which certainly existed before, but which have emerged on the public during this event. It is mainly human solidarity, of what may be termed "humanitarian spirit", carried primarily by young grouped in what is called more often "JP2 generation". However, the differences are obvious when analyzing the cultural reappropriation of the event in the three countries analyzed. Every nation uses its ancient history and recent political sensitivity of its own. Mobilization of archetypes, national or religious symbols that results is unique to each culture. But what seems to be common in the media treatment of the death of John Paul II is the emergence of a certain cosmopolitan sensibility among the young "JP2 generation". This is probably the most striking phenomenon of this international event the death of the pope. (shrink)

Cet ouvrage propose une lecture nouvelle de la doctrine de la religion chez Bergson, en analysant la méthodologie originale empruntée par le philosophe, notamment dans Les Deux Sources de la Morale et de la Religion. Celle-ci met en jeu sa métaphysique spiritualiste et les acquis de la sociologie de son temps, en l'occurence celle de l'École française fondée par Émile Durkheim. L'originalité et la modernité de la démarche bergsonienne résident dans l'intégration différentielle de ces deux points de vue, où (...) chacun d'entre eux se trouvent en retour redéfinis dans une perspective nouvelle. En adoptant ce « mixte » méthodologique, Bergson reconnaît ainsi la nécessité de traiter le fait religieux dans sa polymorphie, à la fois comme fait spirituel et social. Dans cette optique, le fait mystique, saisi indépendamment du dogme et de la foi, occupe une place centrale dans la mesure où, d'une part, il s'impose de manière inédite dans la doctrine bergsonienne comme l'« auxiliaire puissant de la recherche philosophique », et où, d'autre part, en s'incarnant dans des « individualités », il met à jour une dialectique subtile qui se joue entre le social et le spirituel, envisagés de manière divergente par la métaphysique bergsonienne et la sociologie durkheimienne. Brigitte Sitbon-Peillon tente ainsi de comprendre le rapport complexe qui se joue entre les différents niveaux de ce savoir, où la religion devient le medium suscitant leur articulation. On y voit comment Bergson, dans son dernier ouvrage, tout en déployant les conditions d'une épistémologie originale à une époque décisive pour l'histoire des sciences, s'éloigne des métaphysiques classiques, mais ne court pas le « risque » d'une abolition de son exigence spéculative : celle de faire de la philosophie une expérience intégrale. Pages de début Œuvres de Bergson Introduction Première partie. Mysticisme et philosophie Chapitre I. Le fait mystique Chapitre II. Les mysticismes Chapitre III. Objectivation du mysticisme Chapitre IV. Fonction épistémologique du mysticisme Conclusion de la première partie Deuxième partie. Une méthodologie « mixte » : entre métaphysique et sociologie Chapitre I. Le « mixte » Chapitre II. Des primitifs au primitif Chapitre III. Le social et le spirituel Conclusion de la seconde partie Conclusion générale Bibliographie raisonnée Index des noms Pages de fin. (shrink)

L'empirisme transcendantal élaboré par Gilles Deleuze n'est pas le fruit du hasard : il résulte de lectures critiques et d'un véritable remaniement de concepts, notamment dans ses monographies des années cinquante et soixante. Or on lit généralement les œuvres de maturité de Deleuze sans trop s'attarder sur ces premiers écrits. De même, la question de la subjectivité dans son œuvre est souvent laissée au second plan, et l'on constate dans la littérature secondaire des opinions diamétralement opposées quant au statut (...) du sujet chez Deleuze. Le présent ouvrage reconstruit la notion deleuzienne de subjectivité à partir des premières monographies que le philosophe a consacrées à Hume, Kant, Nietzsche et Bergson. Il confronte les œuvres de ces auteurs aux monographies de Deleuze, et réarticule les concepts de la période de 'Différence et répétition' (singularités, habitudes, champ transcendantal, etc.) autour des questions sur la genèse et le statut de la subjectivité."--Page 4 of cover. (shrink)

Depuis 1998 la congrégation pour la Doctrine de la Foi, héritière des archives de la congrégation du Saint-Office et avec elles de celles de la congrégation de l’Index, a ouvert à la consultation les fonds historiques qu’elle détient. Jusqu’à cette date toute récente, ces documents demeuraient rigoureusement inaccessibles : l’historien se trouve désormais dans une situation tout à fait nouvelle et accède à des informations susceptibles d’éclairer des épisodes encore imparfaitement connus. Ainsi devrait prochainement voir le jour une édition de (...) l’ensemble des matériaux concernant la condamnation d’Alfred Loisy, prononcée par le décret du Saint-Office du 16 décembre 1903, et son excommunication en 1908. À côté de ce dossier volumineux, le mince fascicule de l’Index relatif aux trois premiers livres d’Henri Bergson n’occupe qu’une place modeste : sa divulgation devrait néanmoins apporter quelques précisions jusqu’ici inconnues aux biographes du philosophe. (shrink)

Certaines lectures récentes de Hegel ont mis l’accent sur la dimension sociale de la philosophie de Hegel afin de parer les exagérations et les méprises courantes concernant son idéalisme. Robert Brandom, par exemple, a relevé des «thèmes pragmatiques dans l’idéalisme de Hegel». Mais une question d’ordre général se pose: cette stratégie déflationniste rend-elle réellement justice à la pensée de Hegel? Qu’advient-il des conditions logiques requises pour la connaissance et l’action, auxquelles Hegel attache beaucoup d’importance, et comment ces conditions (...) cadrent-elles avec les dimensions naturelles et sociales de l’expérience? En tablant sur des passages de l’Encyclopédie et d’autres textes, le présent article argumente en faveur d’un transcendantalisme modeste chez Hegel, afin d’éviter la rectification exagérée qui consiste à réduire le concept du concept chez Hegel à un réseau de pratiques sociales. (shrink)

Die Lektüre der Évolution créatrice war für William James von entscheidender Bedeutung. Vor allem Bergsons Kritik des Intellekts eröffnete James einen Ausweg aus einer methodischen Krise, die im Zuge der Ausarbeitung seiner Metaphysik der Erfahrung entstanden war und die Möglichkeit einer solchen Metaphysik überhaupt fragwürdig werden ließ. Da James ' Lösung, auf Bergson verweisend, darin bestand, eine Logik der Identität aufzugeben, verband sich mit James ' Bergson Rezeption schnell der Vorwurf des Irrationalismus. Der vorliegende Text möchte anhand einer (...) Analyse von James Bergsonlektüre in A Pluralistic Universe eine andere Lesart vorschlagen. Die These lautet, dass dem erweiterten Erfahrungsbegriff wie James ihn im Zuge seiner Metaphysik der Erfahrung ausarbeitet, auch ein erweiterter Rationalitätsbegriff - und keinesfalls seine Aufgabe — entspricht. Eine solche erweiterte Konzeption von Rationalität findet ihren Ausdruck in James 'Kriterium der Intimität. Reading Bergsons Creative Evolution was an event of utmost importance for William James. Bergson's critique of the intellect opened a way out of a methodological crisis that had troubled James in his development of a metaphysics of experience, calling the entire project of such a metaphysics into question. Since James ' solution, after reading Bergson, was to give up a logic of identity, his Bergson reception soon became associated with the charge of irrationalism. I will challenge this accusation by closely looking at James ' reading of Bergson in A Pluralistic Universe. I suggest that the expansion of the concept of experience in James ' metaphysics, far from implying an abandonment of rationality, corresponds to an expansion of the concept of rationality. This expanded concept finds its expression in James ' notion of intimacy as a criterion. La lecture de Creative evolution fut pour William James un événement décisif. La critique bergsonienne de l'intellect lui permit en effet de sortir de la crise méthodologique qui, ouverte lors du développement de sa métaphysique de l'expérience, en menaçait le projet même. La solution proposée par James, prolongeant celle de Bergson, consistait à renoncer à la logique de l'identité ; associée à la réception de Bergson par James, elle encourut rapidement le reproche d'irrationalisme. On propose ici une autre interprétation en suivant James lisant Bergson dans A Pluralistic Universe : le concept de l'expérience, proposé par James dans sa métaphysique, loin de refuser la rationalité, correspond à un élargissement de la notion de rationalité qui trouve son expression dans le critère de l'intimité. (shrink)

Hegel once described his Phänomenologie des Geistes as his voyage of discovery. He also said that the book contained a good deal of ballast which might be thrown overboard in a subsequent edition. Unfortunately, the unballasted edition which he was preparing at his death never appeared, and his readers are left with the original exploratory voyage, a voyage which seems to many of them to have been made mainly in the dark and through mists and fog. For this reason a (...) commentary has long been desired, but it is really only in recent years that clues to some of the book’s difficulties have been made available through the publication of Hegel’s early manuscripts. Dilthey founded the modern critical study of Hegel by drawing attention to the theological writings of the philosopher’s Wanderjahre, and these were published by Nohl in 1907. It is a pity that J. B. Baillie seems to have overlooked them, for these indispensable aids to the study of the Phenomenology might have enabled him to improve the notes appended to his translation. Scarcely less important, however, are the Jena manuscripts published partly by Lasson in 1923 and partly by Hoffmeister in 1931–2. Armed with these reliquiae a scholar could approach the making of a commentary with fair confidence. (shrink)